La QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) ! Un concept ? Une démarche ? Une idéologie ? Peut-être une illusion ? Un mélange savant de déjà vu et d’innovations, qui donne à servir un breuvage complexe, mêlant acidité, épices et bouquet fruité !
Mais simplifions notre sujet…
La QVCT, c’est quoi exactement ?
La QVCT c’est un puissant cocktail, à partager entre salariés et dirigeants, qui nous amène à parler du travail, de NOTRE travail !
Hugo dit : “moi ce qui m’aide à me lever le matin, ce n’est pas mon trajet embouteillé; ce sont mes collègues et leur bonne humeur !”, Valérie répond : “me concernant c’est plutôt le projet sur lequel je suis actuellement, j’ai vraiment envie d’en faire quelque chose, c’est mon bébé !”, quand Louis rétorque : “moi il n’y a plus grand-chose qui m’enthousiasme, j’ai fait le tour de mon poste, mes collègues les plus proches sont partis à la retraite et honnêtement, je trouve les nouvelles générations très individualistes et trop connectées, ça m’exaspère !”.
Environnement, relations sociales, contenu et organisation de travail additionnés aux besoins de réalisations personnelles et à la conciliation vie privée vie professionnelle, sont d’après l’ANACT (Association Nationale de l’Amélioration des Conditions de Travail) les sujets de la QVCT. Ces derniers nous renvoient au traitement des enjeux du marché, avec la concurrence et la compétitivité de nos entreprises, aux enjeux sociétaux, en référence aux caractéristiques et difficultés des publics, et aux enjeux du travail et de son organisation, en écho au dialogue social, à l’autonomie, etc…
Autant de thématiques pour améliorer notre QVCT et la compétitivité de nos entreprises, via la fidélisation et la motivation des salariés !
Bien évaluer la QVCT des salariés en entreprise
Il est d’ailleurs possible de mesurer la QVCT des salariés, à l’échelle individuelle et collective, pour avoir en tant que dirigeant une lecture sur le sujet. Un nombre important de baromètres font leur entrée sur scène pour vous satisfaire.
Mais l’heure est davantage au diagnostic personnalisé ! Celui-ci s’établit via l’utilisation de différents moyens tels que la réalisation d’enquêtes auprès de l’ensemble des salariés, l’inventaire de bonnes pratiques, l’évaluation des actions de prévention, ou encore l’expertise de CHSCT (Comité d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail). Ce diagnostic est la première étape d’un travail qui touche les fondations, permettant l’évolution pérenne d’une structure et de sa culture.
Ce diagnostic pourra donner naissance à de petites expérimentations, comme la mise en place de journées bien être, à de grands projets, tel qu’un chantier organisationnel permis par l’intervention d’analystes du travail.
Mais surtout et avant tout, pour assurer la réussite d’une politique QVCT, salariés et dirigeants doivent disposer d’espaces de discussion sur le travail.
Ceci est incontournable, pour aujourd’hui et pour demain !
Le travail doit être parlé et discuté, dans ce qu’il est au quotidien, dans ses outils, ses moyens et ses difficultés. Les acteurs qui l’animent doivent pouvoir exprimer les limites qu’ils rencontrent et les idées émergentes. Il s’agit de libérer la parole, d’ouvrir les débats, d’accueillir les conflits pour les accompagner vers un terrain d’entente, dans l’objectif de favoriser les collaborations et une construction participative de la QVCT, par l’ensemble des acteurs de l’entreprise.
Mettre en confiance et favoriser le développement personnel
Pour ce faire, l’enjeu premier est certainement d’arriver à mettre en confiance les salariés, pour favoriser une expression nouvelle, vierge de tabou. Ceci n’est pas gagné, dans un contexte où l’on constate chez nos managers, un divorce grandissant entre activité managériale et travail opérationnel, qui par ricochet impacte la relation manager-managé. Différentes études mettent en évidence que les managers de plus en plus happés par les activités de gestion, s’éloignent de l’opérationnel, et que cela engendre une incompréhension, qui rend plus difficiles l’écoute et la compréhension par le manager du travail vécu par le managé.
Dans ce contexte, des auteurs tels que Martin Richer, invitent à une refonte du rôle du management de proximité et une prise de conscience rapide des dirigeants sur cette nécessité.
Pour conclure, forcé de constater que nos managers ont encore une fois un rôle clé face à un sujet majeur, il est indispensable de les accompagner dans cette prise de position stratégique, qui est d’inviter les dialogues sur le travail vécu. A l’image d’un précieux cocktail, qui aurait été pensé et fabriqué par les salariés et dirigeants associés, la QVCT partagée assurera la réactivité, la flexibilité et la réussite de nos entreprises.
Tchin-tchin !
Jennifer Corbillon
Assistante Sociale CSIERESO